Comment la Vème République a tué la démocratie française
L’enseignement majeur des élections récentes a été benoîtement ignoré, ou cyniquement occulté, par l’ensemble des commentateurs. A savoir que, pour la première fois dans l’histoire de la Ve République, les deux grands partis de gouvernement ne sont plus majoritaires. C’est pourtant mathématique : le PS et l’UMP (et apparentés) n’ont remporté qu’une vingtaine de millions de suffrages au premier tour de la présidentielle comme au premier tour des législatives, sur 46 millions d’électeurs. Ce rejet massif du duopole PS/UMP confirme dans les urnes la dernière étude du « baromètre de la confiance en politique », selon laquelle 52% des Français n’ont confiance ni dans la droite ni dans la gauche pour gouverner le pays (Cevipof, octobre 2011). C’est donc clair : moins d’un Français sur deux souhaite que les deux partis qui, à travers leurs avatars successifs, gouvernent la France depuis plus d’un demi-siècle, continuent à le faire. D’où le vote FN, d’où l’abstention, d’où le sentiment général de confusion, entre dissidences, « ni-ni » et procès en légitimité.